Centenairede la naissance de l'abbé peirre - Monnaies - Euros. Centenaire de la naissance de l'abbé peirre - Monnaies - Euros. CollecOnline. Services. Solution d'inventaire; Particulier (collectionneur, artiste) Organisation (association, fondation) Professionnel (curateur, conservateur) Solution Metaverse - Metagellan; Galerie d'art en ligne et musée virtuel
Un enfant de ConcoretSa famille Pierre-Paul Guillotin appartient Ă une famille de notables locaux rassemblant de riches laboureurs, propriĂ©taires terriens, des meuniers, des marĂ©chaux-forgerons, des marchands impliquĂ©s dans la Fabrique paroissiale ainsi que des juristes de robe courte 1, des mĂ©decins, des chirurgiens et des vĂ©tĂ©rinaires. Son grand-pĂšre, lâhonorable homme » François Guillotin 1684-1732, est un laboureur aisĂ©, mariĂ© Ă lâhonorable femme » Julienne Gendrot appartenant Ă une famille comptant nombre de rĂ©gents maĂźtres dâĂ©cole, prĂ©cepteurs. Les prĂȘtres sont nombreux parmi ses cousins. Son pĂšre François Guillotin 1724-1778 2 est reçu notaire par GaĂ«l le 15 juin 1741, 3 rejoignant son oncle Ă la mode de Bretagne » 4, Joseph Guillotin, aussi notaire et procureur Ă GaĂ«l. Il Ă©pouse Mathurine Patier 1728-1801 5 le mardi 14 octobre 1749 Ă Concoret. Ce couple aura douze enfants, tous nĂ©s Ă Concoret Morbihan Pierre Paul 1750-1814 Marie 1751-1830 6 Marguerite 1753-1816 7 Joseph Marie 1755-1757 8 François Jean Mathurin 1757-1799 9 Anne Julienne 1759- ? 10 Jean 1762- ? 11 Vincent 1764-1766 12 AngĂ©lique 1765- ? Paul Mathurin 1766-1770 13 Reine Anne Marie Reine 1769-1834 14 Paul RenĂ© 1771- ? 15Sa jeunesse Pierre-Paul Guillotin, aĂźnĂ© dâune famille de douze enfants, est nĂ© le 24 juillet 1750 au Vaubossard » en la maison de la Gaudais, hameau de Concoret voisin du chĂąteau du Rox 16. Nous ignorons oĂč Pierre-Paul a commencĂ© ses Ă©tudes. Il a probablement suivi lâenseignement donnĂ© par un chapelain-rĂ©gent dans une petite Ă©cole proche du bourg, comme il Ă©tait dâusage pour les garçons des familles aisĂ©es de Concoret 17. â Notes non publiĂ©es de Joseph BoulĂ© 2015 â Ă vingt ans, il reçoit la tonsure ainsi que les quatre ordres mineurs. Suivant une pratique frĂ©quente chez les personnes pieuses, son oncle et sa tante, Jacques Guillotin et Françoise Morfouesse, lui assurent un titre clĂ©rical », câest-Ă -dire une rente viagĂšre annuelle de 30 livres. Ils mettent Ă sa disposition leur maison de devant » et son jardin au Vaubossard » en Concoret, et Ă proximitĂ© 176,5 sillons de terre, dont sillons de terre labourable plantĂ©e et 102 sillons pris sur les mauvaises Landes de Lambrun » 18. â JAMAUX, Alfred, LâAbbĂ© Guillotin », Annales de la SociĂ©tĂ© dâHistoire et dâArchĂ©ologie de lâArrondissement de Saint-Malo, 2010, p. 225-242. [page 227] â Ă partir du 4 septembre 1771, Pierre-Paul Guillotin Ă©tudie au petit sĂ©minaire diocĂ©sain de Saint-Sauveur de Dinan CĂŽtes-dâArmor. En aoĂ»t 1772, il y obtient une mention assez bien » Ă lâexamen de passage Ă lâordre majeur. Il poursuit alors ses Ă©tudes au sĂ©minaire de Saint-MĂ©en Ille-et-Vilaine oĂč il est ordonnĂ© diacre le 2 septembre 1772. En fĂ©vrier 1774, il obtient la mention assez bien » et continue ses Ă©tudes, en qualitĂ© de pensionnaire gratuit, au sĂ©minaire de Saint-Servan Ille-et-Vilaine 19. Le 27 septembre 1774, il est ordonnĂ© prĂȘtre Ă 24 ans dans la chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 227 â 20 Les cures de Paimpont, Baulon et Saint-Servan En 1774, Pierre-Paul Guillotin est nommĂ© Ă son premier poste chapelain de Saint-Samson de TelhouĂ«t en Paimpont. Il y exerce sa charge sous lâautoritĂ© du frĂšre gĂ©novĂ©fain Jean-François Leroy 21, prieur recteur de la paroisse de Notre-Dame de Paimpont. La frairie de Saint-Samson est limitrophe de sa paroisse natale de Concoret. Le jeune prĂȘtre ne pouvait espĂ©rer un poste plus proche de sa famille. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 227 â En 1776, Pierre-Paul Guillotin est promu Ă la cure de Saint-Blaise de Baulon Ille-et-Vilaine, prieurĂ©-cure dĂ©pendant de lâabbaye gĂ©novĂ©faine de Saint-Jacques de Montfort. Il y exerce la fonction de curĂ© sous lâautoritĂ© du prieur-recteur Jean-Baptiste Magneval 22. En 1778, il est nommĂ© Ă la cure de Saint-Servan, faubourg de Saint-Malo. Le bĂ©nĂ©fice de cette paroisse est tenu par Mathurin Dumont de 1760 Ă 1781, puis par Jean Dumont jusquâĂ la RĂ©volution. Son premier acte est un baptĂȘme datĂ© du 9 mai 1778. AprĂšs dix ans de ministĂšre servannais, la RĂ©volution survient. La cure de Baulon est restĂ©e sans desservant depuis la mort de Jean-Baptiste Magneval en 1788. Les deux autoritĂ©s qui doivent sâentendre pour y pourvoir sont en conflit. Claude Fauchet 1744-1793, abbĂ© de Saint-Jacques de Montfort, ouvert aux idĂ©es rĂ©volutionnaires, propose deux gĂ©novĂ©fains, successivement refusĂ©s par lâĂ©vĂȘque de Saint-Malo, Cortois de Pressigny 1745-1823. Ce dernier propose dây placer Pierre-Paul Guillotin qui refuse Ă son tour. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 229 â Le 27 septembre 1790, lâAssemblĂ©e Constituante vote en faveur dâun serment des clercs Ă la Constitution civile du clergĂ©. Le recteur de Saint-Servan, Jean Dumont, Pierre-Paul Guillotin et ses deux autres curĂ©s, refusent de prĂȘter serment. LâĂ©vĂȘque de Saint-Malo quitte le pays le 17 octobre suivant. Les quatre curĂ©s rĂ©fractaires exercent leurs fonctions jusquâau 13 mars 1791, date Ă laquelle ils refusent de lire la proclamation de lâĂ©vĂȘque constitutionnel Ă©lu. Ils sont alors Ă©vincĂ©s de la cure de Saint-Servan et remplacĂ©s par des curĂ©s constitutionnels. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 230 â 1791 â Le chapelain de Beuve en Mauron ExpulsĂ© par les clercs assermentĂ©s, lâabbĂ© Guillotin, ĂągĂ© de quarante et un ans, quitte Saint-Servan pour Concoret en juin 1791. [...] Le 5 juin 1791, je fus contraint par dĂ©faut de serment dâabandonner la cure de Saint-Servan et de me retirer dans mon lieu natal. Jâai Ă©tĂ© lâespace dâun an chapelain de Beuve. La chapelle Sainte-Anne de Beuve est situĂ©e au village de la Saudraie » en Mauron, limitrophe avec Concoret. Les Ă©glises paroissiales Ă©tant tenues par des prĂȘtres assermentĂ©s, les rĂ©fractaires continuent cependant dâexercer leur sacerdoce dans les chapelles frairiennes. Mais le compromis dure peu de temps et bientĂŽt les municipalitĂ©s confisquent les objets du culte et ferment les chapelles. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 230 â Outre son activitĂ© de chapelain, lâabbĂ© participe avec le recteur BĂ©taux 1717-1797 23 Ă la vie paroissiale de Concoret. On a dĂ©pouillĂ© tous les registres du gĂ©nĂ©ral de la paroisse jusquâen 1791 ; son nom ne sây trouve mentionnĂ© quâune fois Ă propos dâune grandâmesse quâil chanta et pendant laquelle on fit prĂȘter serment Ă je ne sais quel officier civil. Toutefois ces registres du gĂ©nĂ©ral ont certainement eu pour secrĂ©taire lâabbĂ© Guillotin, car on y reconnait sans peine sa belle et rĂ©guliĂšre Ă©criture. 1792-1793 â Les dĂ©buts dans la clandestinitĂ© Ă Concoret 1792 Ce nâest vĂ©ritablement quâĂ lâĂ©tĂ© 1792 que les lois anticlĂ©ricales poussent lâabbĂ© vers la clandestinitĂ©. Le 20 aoĂ»t 1792, lâabbĂ© Guillotin prĂȘte serment devant la municipalitĂ© de Concoret. Il inclut cependant une restriction, ce qui revient Ă le rendre caduque. Je rĂ©serve formellement ce qui pourrait prĂ©judicier au pouvoir spirituel de lâĂ©glise catholique apostolique et romaine dans laquelle je veux vivre et mourir. Pierre-Paul Guillotin assiste alors Ă la montĂ©e en puissance de la rĂ©pression rĂ©volutionnaire. Le 11 septembre 1792, Mathurin François Marie Viallet est nommĂ© par la municipalitĂ© officier public pour enregistrer les naissances, mariages et sĂ©pultures et assurer par lĂ lâĂ©tat-civil des citoyens ; mais comme dans la nouvelle forme dâenregistrement il nâest fait mention ni de baptĂȘmes, ni de bĂ©nĂ©diction nuptiale, il paraĂźt nĂ©cessaire de tenir un registre particulier par lequel les catholiques puissent reconnaĂźtre dans la suite que leurs naissances et mariages ont Ă©tĂ© sanctifiĂ©s par les sacrements et cĂ©rĂ©monies de la religion. Câest la raison pour laquelle je tiens le prĂ©sent Ă Concoret le 11 septembre 1792. Il commence alors la rĂ©daction du Registre de Concoret qui permet de le suivre pas Ă pas dans sa nouvelle condition. Durant presque dix ans, lâabbĂ© Guillotin y consigne prĂšs de 700 actes de baptĂȘme, 180 cĂ©lĂ©brations de mariage et prĂšs de 350 actes de sĂ©pulture. Ces actes dressĂ©s dans lâĂ©glise de Concoret ou dans une maison particuliĂšre Ă cause de la persĂ©cution sont facilitĂ©s par la majoritĂ© des habitants restĂ©s fidĂšles Ă la religion catholique, par les autoritĂ©s municipales elles-mĂȘmes, voire le District. Le Registre est la source quasi exclusive de renseignements concernant lâabbĂ© Guillotin durant sa vie clandestine entre 1791 et 1800. Un tĂ©moignage complĂ©mentaire, fort succinct cependant, a Ă©tĂ© recueilli par lâabbĂ© Jarno, ancien vicaire de Concoret et de CamoĂ«l Morbihan vers 1900. Il comprend notamment la seule description physique connue de lâabbĂ© Guillotin. MalgrĂ© toutes mes recherches [...] je nâai presque rien appris touchant le caractĂšre et la personne de lâabbĂ© Guillotin.[...] Il Ă©tait, semble-t-il dâune taille fort Ă©levĂ©e six pieds deux pouces, selon quelques-uns. On ajoute quâil ne connaissait pas la peur. [...] Les mesures contre lâĂglise catholique, le culte et le clergĂ© se renforcent. Le 23 septembre 1792, on publie Ă Concoret un dĂ©cret de lâassemblĂ©e nationale qui ordonne que tous les prĂȘtres, fonctionnaires publics non sermenteurs sortent de la France, sous huitaine, sous peine dâĂȘtre poursuivis et traitĂ©s comme rebelles aux lois et comme perturbateurs du repos public. Une dizaine de prĂȘtres de Concoret partent pour lâexil. Seul reste lâabbĂ© Guillotin, plus ou moins tolĂ©rĂ© par les autoritĂ©s Le lundi suivant 1eroctobre, la municipalitĂ© de Concoret a Ă©crit au district de PloĂ«rmel que tous les prĂȘtres de lâendroit Ă©taient partis, Ă lâexception dâun qui nâest point fonctionnaire public. Le district a rĂ©pondu que ce prĂȘtre pouvait rester tranquille, en se comportant avec circonspection. En consĂ©quence de cela, et encore plus Ă cause de la recommandation que M. Betaux mâa faite de son troupeau, je me dĂ©cide Ă dire la messe et Ă exercer les fonctions curiales Ă Concoret, avec beaucoup de prĂ©cautions, et en craignant toujours quelque trahison des ennemis de la religion. Je nâose plus coucher chez moi. Le vieux recteur BĂ©taux lui a en effet remis tous ses pouvoirs ainsi quâune pierre dâautel. Une semaine plus tard, il cĂ©lĂšbre une derniĂšre messe dans lâĂ©glise Saint-Laurent de Concoret. Câest enfin lâĂ©vĂȘque en exil lui-mĂȘme qui lui transmet des pouvoirs Ă©largis. En dĂ©cembre 1792, jâai reçu de M. Durand de la FuroniĂšre, grand-vicaire de Mgr lâĂ©vĂȘque de Saint-Malo, alors Ă Jersey, des pouvoirs trĂšs Ă©tendus pour tout le diocĂšse de Saint-Malo, et qui dureront jusquâĂ rĂ©vocation. 1793 En ce dĂ©but dâannĂ©e 1793, les messes du curĂ© rĂ©fractaire en lâĂ©glise Saint-Laurent de Concoret sont une exception. Elles attirent de nombreux fidĂšles des paroisses environnantes Je continue Ă dire la messe Ă lâĂ©glise, tantĂŽt Ă une heure, tantĂŽt Ă lâautre ; on y vient de trois Ă quatre lieues Ă la ronde, attendu quâailleurs les prĂȘtres catholiques nâosent plus paraĂźtre. M. Duclos, recteur de Saint Liry, cĂ©lĂšbre encore publiquement. Tous les habitants de Concoret tiennent mon parti. Ceux de Paimpont, de PlĂ©lan, St-Malon et Muel, qui sont rĂ©volutionnaires, ne sont pas mes ennemis. Les autoritĂ©s rĂ©publicaines, inquiĂštes de ces dĂ©rogations aux nouvelles lois en vigueur, tentent dây remĂ©dier en nommant un prĂȘtre assermentĂ© que la municipalitĂ© de Concoret refuse Le dimanche 10 mars 1793, quelques Ă©lecteurs du district de PloĂ«rmel, y convoquĂ©s et assemblĂ©s, ont nommĂ© M. Chedaleu, prĂȘtre des environs de Rochefort, pour curĂ© constitutionnel de Concoret, et le mardi suivant la municipalitĂ© dudit Concoret, a fait Ă©crire au district, que la paroisse ne veut point de prĂȘtre. Mais le ton se durcit et lâabbĂ© Guillotin, menacĂ©, cĂ©lĂšbre ses derniĂšres messes en lâĂ©glise de Concoret en avril 1793. Le recteur rĂ©fractaire est bientĂŽt lâobjet dâune vĂ©ritable traque Le dimanche 6 octobre, je fus dĂ©noncĂ© Ă la municipalitĂ© de Paimpont, pour avoir exercĂ© des fonctions en ladite paroisse, et il y fut dĂ©cidĂ© de sommer les gendarmes de PlĂ©lan et 200 gardes nationaux de Paimpont pour venir me chercher le mercredi soir. Jâen fus prĂ©venu et quatre gendarmes vinrent fouiller chez moi au Vaubossart et couchĂšrent au Rox. Les fusiliers de Paimpont fouillĂšrent chez mes parents, au bourg, Ă la Chauvelais, Ă la rue Eon, et je passai cette nuit sur la lande de Renihal, avec M. Clouet, curĂ© du Bran. Durant lâannĂ©e 1793, lâabbĂ© Guillotin a enregistrĂ© 67 baptĂȘmes, 40 mariages et 30 sĂ©pultures. AprĂšs le 2 mars, tous les actes sont enregistrĂ©s dans des maisons particuliĂšres Ă cause de la persĂ©cution. Loin de se limiter Ă Concoret, lâabbĂ© baptise de nombreux enfants sur les paroisses voisines de GaĂ«l, Beignon, CampĂ©nĂ©ac, Muel, Le Bran, Paimpont, et NĂ©ant. â HĂ©ligon, abbĂ© Joseph JudicaĂ«l 1904 op. cit., p. 304 â 1794-1796 â Lâescalade de la violence 1794 En ce dĂ©but dâannĂ©e 1794, les autoritĂ©s font descendre les cloches de lâĂ©glise de Concoret. La municipalitĂ© cache le mobilier et le chemin de croix. De nombreuses croix sont abattues et remplacĂ©es par des chĂȘnes de la LibertĂ©. La RĂ©publique, qui a fait appel Ă des levĂ©es en masse de soldats, instaure la Terreur. BientĂŽt la guerre civile touche la rĂ©gion. Le combat des Landes de Beignon entre les chouans de Joseph de Puisaye et les troupes rĂ©publicaines marque lâentrĂ©e de la rĂ©gion de Paimpont dans la premiĂšre chouannerie. Les chouans traversent la forĂȘt et passent par Concoret, poursuivis par les rĂ©publicains sous le regard de lâabbĂ© Guillotin. LâabbĂ© continue cependant Ă marier, baptiser, enterrer et faire la messe malgrĂ© une pression de plus en plus forte. Le 29 juin, au matin, quinze soldats rĂ©publicains sont venus en garnison Ă Concoret pour chercher les prĂȘtres catholiques et les garçons dĂ©serteurs, afin de fusiller les premiers et de conduire les autres Ă lâarmĂ©e, Concoret ayant Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par les patriotes de Paimpont comme un refuge de prĂȘtres rĂ©fractaires et de dĂ©serteurs. Ces soldats ont fait des recherches Ă©tonnantes dans les villages de la RiviĂšre, la Roche, le Vaubossart, le Rox et la Chanvelaie. Ils ont enfoncĂ© les portes, brisĂ© les meubles, percĂ© les couettes Ă coups de sabres, volĂ© argent, linge et ce quâils pouvaient emporter. Ils ont trouvĂ© dans la grange du Gave, au Vaubossart, un paquet cachĂ©, dans lequel Ă©taient un vieil ornement pour cĂ©lĂ©brer la messe, une vieille Ă©charpe, un rochet, quelques hardes noires Ă lâusage des prĂȘtres et une caisse qui contenait plusieurs corporaux et purificatoires. SâĂ©tant habillĂ©s dans ces ornements, ils ont fait, le long du chemin jusquâau bourg, toute sorte de dĂ©risions contre le sacrifice de la messe et contre les prĂȘtres. Mathurine LaguillĂ©e, leur ayant avouĂ© avoir cachĂ© ce paquet lors du dĂ©part des prĂȘtres, a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ©e deux jours. Câest moi qui avais donnĂ© cela Ă garder. Cette garnison, redemandĂ©e du district pour une autre expĂ©dition, est partie Ă la hĂąte le 2 juillet. Selon le tĂ©moignage de lâabbĂ© Jarno, lâabbĂ© Guillotin se cache alors dans de nombreuses maisons de la rĂ©gion. LâabbĂ© habitait un peu partout selon le hasard des circonstances et des dangers. Lorsque la rĂ©gion devenait plus calme, il rentrait secrĂštement Ă la maison paternelle du Vaubossard oĂč madame Guillotin se faisait son infatigable complice et se retirait ensuite Ă la moindre alerte vers la forĂȘt de Paimpont, les vallĂ©es voisines obstruĂ©es dâimpĂ©nĂ©trables taillis et les rochers de Lambrun. Ă la fin de lâannĂ©e 1794, lâabbĂ© rĂ©fractaire a cĂ©lĂ©brĂ© 136 baptĂȘmes et 32 mariages clandestins. Parmi ces actes figure celui du baptĂȘme du fils dâun fervent rĂ©publicain, fonctionnaire au district. Jean-Baptiste-Armand Viallet, ci-devant procureur au parlement, et de demoiselle Julie Buchet, nĂ© au lieu de Bellevue, prĂšs le bourg de Concoret, le dimanche de la Quasimodo, a Ă©tĂ© baptisĂ© secrĂštement, le lendemain, par moi soussignĂ©. 1795 DĂ©but 1795, on accorde 60 francs de prime Ă celui qui arrĂȘte un prĂȘtre rĂ©fractaire. Les ConcorĂ©tois rĂ©parent cependant leur Ă©glise en avril et le maire invite Ă nouveau lâabbĂ© Guillotin Ă y cĂ©lĂ©brer la messe. Le dimanche 30 aoĂ»t, cinq bleus » interrompent la messe et menacent lâabbĂ© rĂ©fractaire. [...] trois particuliers de PlĂ©lan et deux de Gaillarde, armĂ©s de fusils, se sont prĂ©sentĂ©s au bourg de Concoret, Ă lâissue de la derniĂšre messe et ont insultĂ© et menacĂ© plusieurs personnes. Ils sont revenus au commencement de vĂȘpres.[...] Au sortir de lâĂ©glise, ils ont dit hautement que les prĂȘtres rĂ©fractaires ne diront pas longtemps la messe et que si jâavais priĂ© pour le Roi, Ă la priĂšre, ils mâeussent fusillĂ© dans lâĂ©glise. Le 20 septembre, lâĂ©glise est Ă nouveau fermĂ©e. LâabbĂ© Guillotin conclut son registre pour lâannĂ©e 1795 sur cette phrase. La Bretagne est actuellement livrĂ©e Ă toutes les horreurs de la guerre civile par les pillages, les massacres et les combats journaliers entre les royalistes et rĂ©publicains. MalgrĂ© toutes ces violences, lâabbĂ© Guillotin a cĂ©lĂ©brĂ© 140 baptĂȘmes, et 26 mariages clandestins en 1795. 1796 LâannĂ©e 1796 dĂ©bute elle aussi dans la violence. Cette annĂ©e a commencĂ© par de nouvelles poursuites contre les prĂȘtres catholiques, un nouvel acharnement entre les royalistes et les rĂ©publicains et une plus affreuse guerre civile. On nâentend parler de toute part que de meurtres et de brigandages. Les routes sont impraticables, le commerce tout-Ă -fait interrompu, les haines et les vengeances continuelles. Chacun tremble chez soi la nuit et le jour, et le dĂ©sordre ne fait quâaugmenter. LâabbĂ© Guillotin songe pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but de sa clandestinitĂ© Ă retourner Ă Saint-Servan. Le 22 janvier, au soir, je me mets en route pour me rendre Ă Saint-Servan. MalgrĂ© tous les dangers des chemins, je parviens jusquâĂ Saint-Maden, oĂč jâapprends que Saint-Servan, Ă©tant en Ă©tat de siĂšge, est presque impĂ©nĂ©trable. Le 2 fĂ©vrier, jour oĂč je devais tenter la route, un combat a eu lieu Ă la Houssais entre les rĂ©publicains et les royalistes, ce qui mâobligea de revenir Ă Concoret, oĂč jâarrive le 6 fĂ©vrier. La garnison rĂ©publicaine de Gaillarde commet de nombreuses exactions Ă Concoret. La liste des fusillĂ©s sâallonge. [...] les royalistes et les rĂ©publicains se font une guerre continuelle sur le terrain de Concoret qui, Ă©tant censĂ© favoriser les royalistes, est dĂ©vastĂ© par les autres, surtout le bourg, le Tertre, Brandeseuc, la Chauvelaie, le Vaubossart, la Roche et la Haye. Pourtant, selon un tĂ©moignage rapportĂ© par lâabbĂ© Jarno, jamais les rĂ©publicains de Gaillarde ne se sont attaquĂ©s Ă lâabbĂ© Guillotin. Un vieillard me raconta que les patriotes du camp de Gaillarde le craignaient Ă cause de sa haute influence sur ses compatriotes ; dâautres mâont affirmĂ© que le commandant de ce poste dĂ©fendait Ă ses hommes de lui faire aucun mal et que le prĂȘtre allait pendant la nuit jusquâaux abords du cantonnement baptiser les enfants et assister les malades ; son devoir accompli, il ne sâattardait jamais malgrĂ© les invitations les plus pressantes. Le chef de camp ne lâignorait pas, mais laissait faire par politique, car en cas de mort de M. Guillotin malheur fut arrivĂ© Ă toute la garnison de Gaillarde. Sur la fin juin 1796, la grande majoritĂ© des chouans dĂ©posent les armes aux chefs-lieux de dĂ©partements, par accord passĂ© entre les chefs des deux partis. De juillet Ă septembre, une Ă©pidĂ©mie de dysenterie touche Concoret et les paroisses voisines, tuant un grand nombre dâenfants et de vieillards. Certains prĂȘtres exilĂ©s reviennent Ă Concoret, dĂ©chargeant lâabbĂ© Guillotin de son ministĂšre. LâabbĂ© peut enfin se rendre Ă Saint-Servan oĂč il reste quatre mois. Le 24 septembre, jâai quittĂ© Concoret pour me rendre Ă ma cure de Saint-Servan, oĂč je suis arrivĂ© le 28 avec beaucoup de difficultĂ©. 1797-1799 â Les derniĂšres annĂ©es de clandestinitĂ© 1797 Le 29 janvier 1797, lâabbĂ© Guillotin est de retour Ă Concoret aprĂšs quatre mois passĂ©s Ă la cure de Saint-Servan. La RĂ©publique attĂ©nue la rĂ©pression contre les prĂȘtres qui peuvent Ă nouveau circuler et officier. Le 8 mars, jâai retournĂ© Ă ma cure de Saint-Servan, M. Regnard restant Ă Concoret. En mars et avril, les prĂȘtres catholiques ont recommencĂ© Ă dire la messe dans les Ă©glises de GaĂ«l, Mauron , Beignon et quelques autres, les patriotes les y engagent et mĂȘme les y contraignent par menaces. Le 5 mai, je suis revenu de Saint-Servan, Concoret Ă©tant restĂ© sans prĂȘtre, M. Regnard Ă©tant allĂ© Ă Glac. Le dimanche 11 juin 1797, lâabbĂ© Guillotin cĂ©lĂšbre la messe Ă voix basse en lâĂ©glise de Concoret en raison de lâĂ©tat de dĂ©labrement dans laquelle elle se trouve aprĂšs plusieurs annĂ©es de RĂ©volution. Jâai trouvĂ© lâĂ©glise remplie des dĂ©bris des autels et de toutes les choses servant au service divin, les statues des saints rĂ©duites en charbon , etc. ; attendu que le culte public pour le prĂ©sent nâest pas conforme Ă lâavis de nos Ă©vĂȘques, et que notre Ă©glise est si dĂ©vastĂ©e, je refusais dây dire la messe quoiquâon la disait dans les paroisses voisines. Mais M. ***, commissaire national, ayant ordonnĂ© que je lây cĂ©lĂ©brasse oĂč que je sortisse de la paroisse [...] En juillet 1797, plusieurs prĂȘtres reviennent dâexil, rassurĂ©s par la nouvelle politique menĂ©e par la RĂ©publique. Mais le 4 septembre 1797 18 fructidor an V, le Directoire qui gouverne la France organise un coup dâĂtat contre les dĂ©putĂ©s royalistes, qui Ă©taient redevenus majoritaires dans les deux AssemblĂ©es et menaçaient de rĂ©tablir lâAncien RĂ©gime. La rĂ©pression sâintensifie de nouveau contre les Ă©migrĂ©s, les chouans et les prĂȘtres rĂ©fractaires. Ils ont fait porter un dĂ©cret qui dĂ©fend, 1° la rentrĂ©e des prĂȘtres exilĂ©s et ordonne Ă ceux qui sont rentrĂ©s de sortir de France sous quinzaine ; 2° qui dĂ©fend aux prĂȘtres restĂ©s en France de faire aucune fonction de leur ministĂšre, Ă moins quâils nâaient prĂȘtĂ© le serment de haine Ă la royautĂ© et dâinviolable soumission aux lois de la RĂ©publique. Le 14 septembre lâĂ©glise Saint-Laurent de Concoret est dĂ©sornĂ©e et ses portes fermĂ©es. LâabbĂ© repart pour Saint-Servan du 23 septembre au 11 novembre 1797. Le samedi 16 dĂ©cembre, des soldats et gendarmes sont venus Ă Concoret pour chercher des prĂȘtres catholiques et enlever les armes. Depuis quelques semaines, on fait des fouilles dans les environs chez les prĂȘtres et on en a pris plusieurs. LâabbĂ© Guillotin enregistre 57 baptĂȘmes et 15 mariages pour lâannĂ©e 1797. Certains dâentre eux sont cĂ©lĂ©brĂ©s par dâautres prĂȘtres revenus au pays, MM. Regnard, prĂȘtre de Concoret, Peruchot, prĂȘtre du Bran, Bernard, vicaire de Mauron , Roblair , vicaire de NĂ©ant, et Clonet, recteur de GaĂ«l. 1798 LâannĂ©e 1798 est marquĂ©e par de fortes persĂ©cutions contre lâĂglise et la foi catholique. La semaine est remplacĂ©e par la dĂ©cade et le dimanche est aboli. Le dimanche, 12 aoĂ»t, jour oĂč lâon cĂ©lĂ©brait la fĂȘte de St Laurent, patron de la paroisse, neuf soldats de la garnison de MĂ©en sont venus Ă Concoret et y ont fait des patrouilles de nuit.[...] Le 20 septembre et jours suivants, des gendarmes dĂ©guisĂ©s sont venus chercher les prĂȘtres catholiques par Concoret et Paimpont. MalgrĂ© le danger dâune arrestation suivie dâune condamnation Ă mort, lâabbĂ© continue Ă exercer son sacerdoce. Le dimanche 25 novembre, jâai bĂ©ni une croix plantĂ©e proche la Fervaie, dite la Croix-Grand-Pierre, laquelle avait Ă©tĂ© ci-devant brisĂ©e par les patriotes. Le 28 novembre, jâai bĂ©ni Ă TrĂ©bran une maison servant ci-devant dâĂ©table Ă laquelle Jean Besnard et Julienne Bouesnard son Ă©pouse, ont fait faire une cheminĂ©e pour y demeurer. Jây ai dit la messe.[...] Le 4 dĂ©cembre , jâai bĂ©ni au Vaubossart une maison que Pierre Le Feubvre, tailleur et Gabrielle Minier ont fait bĂątir en une maison appartenant ci-devant aux Pongerard. Jây ai dit la messe. Durant lâannĂ©e 1798, lâabbĂ© Guillotin mentionne 81 baptĂȘmes et 31 mariages sur son Registre. 1799 En ce dĂ©but 1799, les mesures anticlĂ©ricales se poursuivent. Ă cette rĂ©pression sâajoute un froid intense, et un tremblement de terre ressenti Ă Concoret le 5 janvier. Quelques jours plus tard, lâabbĂ© chute et se casse le bras. Le 10 janvier, je me suis cassĂ© le bras droit la nuit sur la glace et jâai Ă©tĂ© plus dâun mois sans pouvoir mâen servir. LâabbĂ© ne donne aucun renseignement sur son activitĂ©. Son Registre pour lâannĂ©e 1799 ne mentionne que les nombreux faits marquants. La guerre civile entre rĂ©publicains et royalistes fait de nombreuses victimes de part et dâautre. LâabbĂ© Guillotin sâĂ©panche longuement sur la mort en captivitĂ© du pape Pie VI dans les prisons rĂ©publicaines de Valence. La troisiĂšme chouannerie dĂ©bute Ă lâautomne 1799. Les rĂ©publicains de Concoret et de la garnison de Gaillarde quittent la campagne, devenue trop dangereuse, pour les bourgs et les villes. Un nouveau coup dâĂtat a lieu les 9 et 10 novembre 1799 18 Brumaire, portant le gĂ©nĂ©ral Bonaparte au pouvoir. Durant lâannĂ©e 1799, lâabbĂ© Guillotin mentionne 84 baptĂȘmes et 21 mariages. Le retour Ă Saint-Servan Ă partir de 1800 LâabbĂ© Guillotin poursuit lâĂ©criture de son Registre dans les premiers mois de lâannĂ©e 1800. RemplacĂ© par Joseph BigarrĂ©, natif de Mauron, lâabbĂ© Guillotin peut quitter Concoret. Il sâinstalle dĂ©finitivement Ă Saint-Servan Ă partir du 15 mars 1800. Le Concordat signĂ© le 16 juillet 1801 entre le Premier consul Bonaparte et le pape Pie VII permet Ă de nombreux prĂȘtres dĂ©portĂ©s du diocĂšse de Saint-Malo de revenir en leur paroisse sous la conduite de lâabbĂ© Le Saout, recteur de Saint-Malo. LâĂ©glise de Saint-Servan est rĂ©ouverte au culte le 31 octobre 1801. Le 8 avril 1802, le Concordat est promulguĂ©. Le 1er avril 1803, lâabbĂ© Guillotin ouvre le registre des sĂ©pultures de Saint-Servan. Selon la nouvelle organisation ecclĂ©siastique, lâĂ©vĂȘchĂ© de Saint-Malo nâexiste plus. Il y a un Ă©vĂȘque pour chaque dĂ©partement et chaque chef-lieu de canton devient une cure de premiĂšre classe » avec un curĂ© Ă sa tĂȘte. Les autres paroisses prennent le statut de succursale », avec un prĂȘtre desservant. Pierre-Paul Guillotin, ancien prĂȘtre du diocĂšse de Saint-Malo, devient alors prĂȘtre du diocĂšse de Vannes puisque Concoret, sa paroisse, est devenue morbihannaise. Pourtant, lâabbĂ© Guillotin dĂ©roge Ă la nouvelle rĂšgle instaurĂ©e par le Concordat et occupe son ancienne charge de vicaire Ă Saint-Servan. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 234-235 â Revenu Ă son poste, aprĂšs la RĂ©volution, il sâoccupa surtout de rĂ©gulariser les unions contractĂ©es durant son absence. LâĂ©glise de Saint-Servan possĂšde encore sur ce chapitre, un registre entier fait de sa main. Le nombre de mariages ainsi revalidĂ©s est considĂ©rable. Le 25 septembre 1812, il signe en lâĂ©tude de Maitre Robert, notaire Ă Paimpont, un testament en faveur de ses deux sĆurs cĂ©libataires, Anne-Julienne, rĂ©sidant au bourg de Concoret et Marguerite qui habite au Vaubossard. Il cĂ©lĂšbre un dernier mariage le 1er dĂ©cembre 1813 et tombe gravement malade un mois plus tard. Il dĂ©cĂšde le 28 janvier 1814, ĂągĂ© de 63 ans. Il est inhumĂ© au cimetiĂšre de la Vigne-Chapt Ă Saint-Servan. Lâan mil huit cent quatorze, le vingt huit janvier aux cinq heures du matin. Nous Pierre Charles Cousin juge de paix du canton de Saint-Servan, premier arrondissement, dĂ©partement dâIlle-et-Vilaine, assistĂ© de M. Placide Michel PlainfossĂ© notre adjoint. Sur lâavis nous donnĂ© que M. Pierre Paul Guillotin, lâun des vicaires de cette ville, venait de dĂ©cĂ©der en son domicile rue du Centre, chez M. AndrĂ© Collet oĂč il Ă©tait en qualitĂ© de pensionnaire, nous nous sommes transportĂ©s dâoffice chez le dit Sr Collet et lui avons fait part du motif de notre prĂ©sence, attendu lâabsence des hĂ©ritiers du prĂ©dit feu Sr Guillotin ; Ă quoi il nous a rĂ©pondu quâil Ă©tait prĂȘt Ă nous montrer tout ce qui appartenait au dit dĂ©funt, et nous conduit dans une chambre au premier Ă©tage ayant son ouverture sur ladite rue du Centre et sur la cour au midi ; oĂč nous avons procĂ©dĂ© Ă lâannotation des objets appartenant au dĂ©funt. Le 2 mars 1814, sa sĆur Anne Julienne, munie dâune procuration, se prĂ©sente devant le juge de paix de Saint-Servan pour rĂ©cupĂ©rer les quelques objets que possĂ©dait son frĂšre. â Jamaux Alfred 2010 op. cit., p. 236 â Le chĂȘne Ă Guillotin Cet arbre remarquable, plusieurs fois centenaire, est situĂ© aux Rues Ăon en Concoret, Ă une centaine de mĂštres du chĂąteau du Rox. Dâabord appelĂ© ChĂȘne des Rues Ăon » au 19e siĂšcle, il devient ChĂȘne Ă Guillotin » Ă partir de la fin des annĂ©es 1960. Pourtant, aucun Ă©lĂ©ment historique nâa jamais mentionnĂ© lâutilisation de cet arbre creux comme refuge pour lâabbĂ© Guillotin sous la RĂ©volution. Bibliographie GUILLOTIN, abbĂ© Pierre-Paul, Registre de lâabbĂ© Guillotin », Concoret, 1791, Voir en ligne. GUILLOTIN, abbĂ© Pierre-Paul et ROPARTZ, Sigismond, Le registre de Concoret. MĂ©moires dâun prĂȘtre rĂ©fractaire pendant la Terreur, PubliĂ© pour la premiĂšre fois sur le manuscrit de lâabbĂ© Guillotin, Saint-Brieuc, L. Prudâhomme, Ă©diteur, 1853, Voir en ligne. GUILLOTIN, abbĂ© Pierre-Paul, 1791-1800 Registre de lâabbĂ© Guillotin », Michel de Genouillac et Philippe Lochet, Concoret, 2022, 177 p., Voir en ligne. HĂLIGON, abbĂ© Joseph JudicaĂ«l, Le Registre de Concoret Journal de lâabbĂ© Guillotin, 1791-1800 », Revue Morbihannaise, 1904, p. 187-194 ; 250-260 ; 304-318 ; 352-360. JAMAUX, Alfred, LâAbbĂ© Guillotin », Annales de la SociĂ©tĂ© dâHistoire et dâArchĂ©ologie de lâArrondissement de Saint-Malo, 2010, p. 225-242. MOISAN, AndrĂ©, Mille prĂȘtres du Morbihan face Ă la RĂ©volution 1789-1802, Cesson-SĂ©vignĂ©, La DĂ©couvrance, 1999, LâAmateur Averti ». MOISAN, AndrĂ©, Un document exceptionnel, le Registre de Concoret de lâabbĂ© Guillotin », Bulletin et mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, Vol. 138, 2012, p. 187-211. PETIT, Nicolas, Prosopographie gĂ©novĂ©faine, Ăcole Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. â 1 âą On distingue parmi les officiers de justice ceux de robe courte », officiers de police, notaires, greffiers dont les fonctions les amenaient Ă se dĂ©placer la robe courte leur permettant de monter Ă cheval ; ceux de robe longue », magistrats juges issus de la bourgeoisie, ayant fait des Ă©tudes universitaires plus poussĂ©es, jusquâĂ lâobtention dâun doctorat, et pouvant ĂȘtre anoblis par lâexercice de certaines charges.â 2 âą François Guillotin, nĂ© le Jeudi 6 janvier 1724, est lâenfant lĂ©gitime de François Guillotin 1684-1732, ĂągĂ© de 39 ans et de Julienne Gendrot, ĂągĂ©e de 25 ans. François est leur quatriĂšme enfant. Il meurt le Jeudi 5 fĂ©vrier 1778 Ă GaĂ«l, ĂągĂ© de 54 ans. Selon Alfred Jamaux, les parents de Pierre-Paul, François Guillotin et Mathurine Patier sont issus dâune famille dâartisans et de laboureurs. â JAMAUX, Alfred, LâAbbĂ© Guillotin », Annales de la SociĂ©tĂ© dâHistoire et dâArchĂ©ologie de lâArrondissement de Saint-Malo, 2010, p. 225-242. [page 225] â Beaucoup de gĂ©nĂ©alogistes ont fait de François Guillotin, le pĂšre de Pierre-Paul, un laboureur et câest une erreur. Ă leur dĂ©charge, certains ont fait une confusion avec un autre François Guillotin, effectivement laboureur, nĂ© vers la mĂȘme date que le pĂšre de Pierre-Paul.â 3 âą Cette indication est Ă©crite par son fils, lâabbĂ© Pierre Paul Guillotin, dans Notes sur ma famille ». Dans son journal, on voit que Pierre-Paul dispose de sources notariales notamment pour Ă©tablir des liens entre les familles donatrices et les fondations que la RĂ©publique confisque Ă lâĂglise.â 4 âą Un oncle Ă la mode de Bretagne est le cousin germain du pĂšre ou de la mĂšre.â 5 âą Mathurine Patier nĂ©e le vendredi 2 avril 1728 Ă Concoret est lâenfant lĂ©gitime de Pierre Patier, maĂźtre chaussayeur Ă Sous-La-Haye, en Haligan, Concoret, et de Marguerite Guilloux, famille de meuniers des plus aisĂ©s. Elle meurt le lundi 7 septembre 1801 Ă Concoret, ĂągĂ©e de 73 ans.â 6 âą Marie Guillotin nait le samedi 18 dĂ©cembre 1751 Ă Concoret. Elle est SĆur du Tiers Ordre des Carmes. Elle meurt le jeudi 4 fĂ©vrier 1830 Ă Concoret, ĂągĂ©e de 78 ans.â 7 âą Marguerite Guillotin est nĂ©e le mardi 10 avril 1753 Ă Concoret. Elle est SĆur du Tiers Ordre des Carmes. Elle meurt le mercredi 15 mai 1816 Ă Concoret, ĂągĂ©e de 63 ans.â 8 âą Joseph Marie Guillotin est nĂ© le dimanche 5 janvier 1755 Ă Concoret. Il meurt en fĂ©vrier 1757, ĂągĂ© de 2 ans.â 9 âą François Jean Mathurin Guillotin est nĂ© le samedi 12 fĂ©vrier 1757 Ă Concoret. Il est marchand de cuir aux Rues Ăon » et trĂ©sorier de la paroisse de Concoret. Il Ă©pouse Marie Jeanne Dandin, lâenfant lĂ©gitime de Robert Dandin, laboureur aux Rues Ăon » en Concoret et dâAnne Marie Peruchot, le mardi 22 novembre 1785 Ă Concoret. Il est alors ĂągĂ© de 28 ans, elle en a 18. Ce couple aura huit enfants. Il meurt le vendredi 27 dĂ©cembre 1799 Ă Concoret, Rues Ăon, ĂągĂ© de 42 ans.â 10 âą Anne Julienne Guillotin est nĂ©e le mercredi 6 juin 1759. Elle est SĆur du Tiers Ordre des Carmes.â 11 âą Jean Guillotin est nĂ© le mardi 9 fĂ©vrier 1762 Ă Concoret. Il Ă©pouse Anne Guillotin en 1794. Il est alors ĂągĂ© de 31 ans. Il nây a pas dâenfant connu pour ce couple.â 12 âą Vincent Guillotin est nĂ© le jeudi 8 mars 1764. Il meurt en 1766, ĂągĂ© de un an.â 13 âą Paul Mathurin Guillotin est nĂ© le samedi 27 septembre 1766 Ă Concoret. Il meurt le samedi 20 janvier 1770 Ă Concoret, ĂągĂ© de 3 ans.â 14 âą Reine Anne Marie Reine Guillotin est nĂ©e le vendredi 6 janvier 1769. Elle Ă©pouse Jean Josse, boulanger Ă la Roche, lâenfant lĂ©gitime de Pierre Josse, laboureur Ă Comper avant son mariage puis Ă La Roche, trĂ©sorier de la paroisse de Concoret en 1782 et de Marie Alis, le mardi 12 fĂ©vrier 1793 Ă Concoret. Elle est alors ĂągĂ©e de 24 ans. Il a 42 ans. Le mĂȘme jour, le mariage religieux entre Jean et Reine est cĂ©lĂ©brĂ© secrĂštement Ă Concoret par lâabbĂ© Pierre Paul Guillotin, frĂšre de lâĂ©pouse. Ce couple aura trois enfants, Anne Marie, Reine et Jean Julien. Elle meurt le lundi 3 mars 1834 Ă Concoret, ĂągĂ©e de 65 ans.â 15 âą Paul RenĂ© Guillotin est nĂ© le vendredi 12 avril 1771 Ă Concoret. Il est marchand Ă PloĂ«rmel. Il Ă©pouse Yvonne Peruchot, lâenfant lĂ©gitime de Jean Peruchot le couple rĂ©side Ă PloĂ«rmel et de Perrine RozĂ©, le mardi 30 mai 1797 Ă PloĂ«rmel. Il est alors ĂągĂ© de 26 ans. Elle a 22 ans environ. Dispense de consanguinitĂ© du 3°-4°. Ce couple aura un enfant, nĂ© nĂ©e vers 1800. Paul RenĂ© Guillotin meurt le lundi 15 juillet 1805 Ă PloĂ«rmel, ĂągĂ© de 34 ans.â 16 âą Ni son pĂšre, ni son oncle maternel et parrain, Pierre Patier, ni sa marraine Julienne Gendrot ne signent les registres du baptĂȘme cĂ©lĂ©brĂ© par lâabbĂ© SĂ©bille en lâĂ©glise Saint-Laurent de Concoret. Alfred Jamaux lâinterprĂšte comme la preuve de lâorigine modeste de sa famille â JAMAUX, Alfred, LâAbbĂ© Guillotin », Annales de la SociĂ©tĂ© dâHistoire et dâArchĂ©ologie de lâArrondissement de Saint-Malo, 2010, p. 225-242. [page 225] â Il est cependant frĂ©quent que dans les actes, les prĂȘtres portent ne sait pas signer » alors quâils nâont pas sollicitĂ© les signatures. Signer prend du temps !â 17 âą Les garçons Ă©taient envoyĂ©s Ă Rennes ou bien plus souvent chez les Cordeliers de Dinan, tandis que ceux qui voulaient devenir notaires suivaient gĂ©nĂ©ralement des Ă©tudes Ă Vannes.â 18 âą Sa tante par alliance, Françoise MorfouĂ«sse, est la fille de la famille Alis, lâune des plus aisĂ©es de Concoret, qui a souvent fait preuve de gĂ©nĂ©rositĂ© par des dons. Elle est Ă lâorigine de fondations comme nombre de Rosselin et de Dandin. Elle apporte un revenu de 30 livres par an Ă Pierre-Paul. Câest lâĂ©quivalent de cinq mois du mĂ©diocre salaire dâun ouvrier agricole de base et deux mois et demi dâun revenu juste moyen. CâĂ©tait certes une belle aide que peu de gens Ă©taient en mesure dâoffrir. Sây ajoutent lâusage dâune maison avec jardin, lâĂ©quivalent de 440 m2 de terres labourables et 255 m2 de landes, relativement peu de chose.â 19 âą Alfred Jameaux voit une preuve de pauvretĂ© dans le fait quâĂ la fin de ses Ă©tudes, Pierre-Paul ait Ă©tĂ© un pensionnaire gratuit. CâĂ©tait un usage courant de soulager financiĂšrement, en fin dâĂ©tudes, une famille qui voyait se cumuler des charges. CâĂ©tait le cas des Guillotin puisque au moins trois des sĆurs de Pierre-Paul ont suivi vers cette mĂȘme pĂ©riode une formation de carmĂ©lite du tiers-ordre, ce qui demandait une prise en charge dâune formation dâenviron un an et demi. â Notes non publiĂ©es de Joseph BoulĂ© 2015 ââ 20 âą La famille Guillotin appartient Ă un ensemble familial concoretois qui ambitionne dâavoir des prĂȘtres familles Guillotin, Rosselin, Dandin, Guyomart. Ce groupe de familles cousinantes monopolise quasiment les places ecclĂ©siastiques sur Concoret, Guenroc, ChĂąteauneuf, Saint-Servan, etc. Les oncles transmettent les postes Ă des neveux ou petits-cousins de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration grĂące Ă de sages dĂ©sistements, le moment venu. Un carriĂ©riste efficace fait en sorte dâaller Ă Saint-Servan, si possible pour tenir la Maison du Bon Sauveur comme son cousin Vincent Guillotin entre autres, pour finir si possible Ă la riche cure de ChĂąteauneuf. â Notes non publiĂ©es de Joseph BoulĂ© 2015 ââ 21 âą FrĂšre Jean-François Le Roy est prieur de Notre-Dame de Paimpont de janvier 1773 Ă 1776, et titulaire du canonicat de la cathĂ©drale de Rennes. Il est ensuite prieur-curĂ© de Saint-Malon, dĂ©pendant de Saint-Jacques de Montfort, de 1776 Ă 1790. â PETIT, Nicolas, Prosopographie gĂ©novĂ©faine, Ăcole Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. p. 246 ââ 22 âą FrĂšre Jean-Baptiste Magneval prieur-curĂ© gĂ©novĂ©fain de Saint-Blaise de Baulon dĂ©pendant de Saint-Jacques de Montfort du 15 juin 1756 Ă sa mort Ă 62 ans le 15 juillet 1788. â PETIT, Nicolas, Prosopographie gĂ©novĂ©faine, Ăcole Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. p. 256 ââ 23 âą LâabbĂ© Guillaume Julien BĂ©taux est nĂ© Ă Lancieux en 1717. Il est dâabord professeur de philosophie Ă Dinan puis vicaire Ă Saint-Malo avant dâĂȘtre nommĂ© recteur de Concoret Ă partir de 1756. Il prĂȘte un serment restrictif le 19 fĂ©vrier 1791 qui lâoblige Ă lâexil en novembre 1792. Il meurt Ă Jersey fin 1797 ou dĂ©but 1798 assistĂ© par Joseph Houssu, futur recteur de Concoret en 1802. Blister8 piĂšces BU France 2012 sur le thĂšme du centenaire de la naissance de l'AbbĂ© Pierre. Ămission septembre 2012 Ă 500 exemplaires. Information sur la qualitĂ© des piĂšces de monnaies. La qualitĂ© de frappe est spĂ©cifiĂ©e pour chaque produit, Ă droite de la photo. Les qualitĂ©s BE (Belle Epreuve) et BU (Brillant Universel) sont les 2 plus hautes qualitĂ©s de frappes. En savoirRĂ©sistant DĂ©couvrant les horreurs de la persĂ©cution des Juifs et patriotes, Henri GrouĂšs sâengage dans la RĂ©sistance en juillet 1942. Câest alors quâil rencontre Lucie Coutaz, qui deviendra sa principale collaboratrice durant 39 ans. Il prend plusieurs identitĂ©s clandestines dont celle dâ abbĂ© Pierre », afin de ne pas ĂȘtre repĂ©rĂ© par la Gestapo et la police du rĂ©gime de Vichy. Voir plus Lâengagement de lâabbĂ© Pierre dans la RĂ©sistance dĂ©bute le 18 juillet 1942, lorsquâil accueille deux Juifs pourchassĂ©s qui frappent Ă sa porte. Il rĂ©alise Ă ce moment la vĂ©ritable persĂ©cution subie par les Juifs et se lance spontanĂ©ment dans lâaction. Il leur procure de faux-papiers grĂące Ă une religieuse puis les fait passer en Suisse. Il monte des filiĂšres de passage dans les Alpes, et crĂ©e Ă son domicile un laboratoire de fabrication de cartes dâidentitĂ©. En fĂ©vrier 1943, une loi institue le Service du travail obligatoire en Allemagne ; lâabbĂ© Pierre crĂ©e des maquis pour les jeunes rĂ©fractaires au et, en avril 1943, un bulletin de liaison Ă leur intention, pour lequel il a besoin dâune secrĂ©taire. Il rencontre alors Lucie Coutaz ; elle devient sa fidĂšle collaboratrice pendant 39 ans, lâaccompagnera dans tous ses combats et sera co-fondatrice d'EmmaĂŒs. Durant cette pĂ©riode, Henri GrouĂšs utilise 4 pseudonymes successifs, dont lâabbĂ© Pierre, pour ne pas ĂȘtre repĂ©rĂ© par la Gestapo et la police de Vichy alors quâil devient de plus en plus actif dans les filiĂšres de RĂ©sistance. En mai 1944, ses chefs lui ordonnent de franchir clandestinement les PyrĂ©nĂ©es pour rejoindre de Gaulle Ă Alger. DĂ©putĂ© français AprĂšs la guerre, lâabbĂ© Pierre est sollicitĂ© pour entrer en politique et est Ă©lu comme dĂ©putĂ© de Meurthe-et-Moselle en octobre 1945. Il ne sera pas réélu en 1951. Voir plus LâabbĂ© Pierre rentre en France mi-janvier 1945, aprĂšs le dĂ©part de lâoccupant nazi. On le sollicite pour reprĂ©senter la RĂ©sistance catholique au sein de la future AssemblĂ©e nationale. Le 21 octobre 1945, il est Ă©lu dĂ©putĂ© de Meurthe-et-Moselle Ă lâAssemblĂ©e nationale constituante sous lâĂ©tiquette du MRP Mouvement rĂ©publicain populaire, bien quâil se dĂ©finisse comme un indĂ©pendant Ă©lu Ă la tĂȘte de la liste MRP ». Durant ses trois mandats, lâabbĂ© Pierre est particuliĂšrement engagĂ© dans la dĂ©fense des RĂ©sistants, la promotion des idĂ©es fĂ©dĂ©ralistes et milite pour lâobjection de conscience. Il sâĂ©loigne peu Ă peu du MRP dont il dĂ©missionne en 1950 pour protester contre la violence de la rĂ©pression policiĂšre lors dâune grĂšve ; il crĂ©e avec quelques autres dĂ©putĂ©s le groupe de la Gauche indĂ©pendante. Il se reprĂ©sente le 17 juin 1951 mais nâest pas réélu, sans pour autant en Ă©prouver de vĂ©ritable amertume.
LaVie de l'Abbé Pierre. Archives de l'abbé Pierre - Hiver 54. Nos comptes. Bénévolat à l'Espace Solidarité Habitat. Nos actions. Nos actions. Accueillir et loger. Lutter contre l'habitat indigne. Produire du logement trÚs social. Conseiller et accompagner. Changer le regard et rendre acteur. Comprendre et interpeller . Sensibiliser au mal-logement. Agir au-delà des
L'abbĂ© Pierre est mort Ă l'Ăąge de 94 ans. Voici les dates clĂ©s de la vie d'un ecclĂ©siaste engagĂ©. 5 aoĂ»t 1912 Naissance d'Henry GrouĂšs, dit l'AbbĂ© Pierre Ă Lyon. 1931 Renonce par acte notariĂ© Ă sa part du patrimoine familial et distribue ce qu'il possĂšde Ă diverses Ćuvres de charitĂ©. Entre chez les Capucins. 1938 Ordination sacerdotale le 14 aoĂ»t. 1939 L'abbĂ© Pierre quitte la claustration et devient vicaire Ă Grenoble IsĂšre 1941 DĂšs le lendemain de la rafle du Vel' d'Hiv Ă Paris, l'AbbĂ© Pierre accueille des Juifs rescapĂ©s d'une premiĂšre rafle en zone libre. 1942-44 ClandestinitĂ© participe Ă la rĂ©sistance, crĂ©e des maquis qui deviendront une partie de "l'ArmĂ©e du Vercors". C'est pendant cette pĂ©riode qu'il endossera le nom d'abbĂ© Pierre. 1943 Mai Arrestation par l'armĂ©e allemande Ă Cambo-les-Bains PyrĂ©nĂ©es. Evasion, par la traversĂ©e de l'Espagne et dĂ©part de Gilbratar vers Alger. 17 juin premiĂšre rencontre avec le GĂ©nĂ©ral de Gaulle, Ă Alger. 1945-51 DĂ©putĂ© de Meurthe et Moselle apparentĂ© MRP. Il dĂ©missionne en 1951 et consacre ses indemnitĂ©s parlementaires au financement des premiĂšres citĂ©s d'urgence. PrĂ©sident du ComitĂ© ExĂ©cutif du Mouvement Universel pour une ConfĂ©dĂ©ration Mondiale. 1949 Avec AndrĂ© Philippe, DĂ©putĂ©, il dĂ©pose un projet de loi tendant Ă reconnaĂźtre l'objection de conscience. Il entreprend la construction souvent illĂ©gale de logements pour familles sans-abri et accueille chez lui un homme dĂ©sespĂ©rĂ©, Georges cet Ă©vĂ©nement marque la fondation de la premiĂšre communautĂ© EmmaĂŒs Neuilly-Plaisance. 1954 Une femme puis un bĂ©bĂ© meurent de froid en janvier et en fĂ©vrier. L'AbbĂ© lance un appel sur les ondes de RTL c'est "l'insurrection de la bontĂ©" Ă Paris et en province. Lors de cet hiver de froid terrible, l'AbbĂ© Pierre demande au Parlement un milliard de francs, qui lui est d'abord refusĂ©. Trois semaines plus tard, le Parlement adopte Ă l'unanimitĂ© non pas un, mais dix milliards de crĂ©dits pour rĂ©aliser immĂ©diatement 12 000 logements d'urgence Ă travers toute la France, pour les plus dĂ©favorisĂ©s. Fondation de la revue "Faims et Soifs", de la HLM EmmaĂŒs, de l'Union nationale d'aide aux sans-logis qui deviendra la ConfĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale du Logement association de locataires, ainsi que de l'Association EmmaĂŒs de Paris. 1958 Victime de surmenage, il dĂ©lĂšgue tous les pouvoirs pour la direction d'EmmaĂŒs et retropuve l'anonymat. 1969 PremiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale d'EmmaĂŒs International Ă Berne Suisse, qui adopte le Manifeste Universel du Mouvement EmmaĂŒs. 1981 l'abbĂ© Pierre est fait Officier de la LĂ©gion d'Honneur, au titre des droits de l'homme. 1984 Lancement de la Banque Alimentaire en France, par EmmaĂŒs, le Secours Catholique et l'ArmĂ©e du Salut. 1985 Constitution d'EmmaĂŒs France qui rassemble toutes les composantes d'EmmaĂŒs en France. 1987 DĂ©cembre Commandeur de la LĂ©gion d'Honneur, pour son action dans le domaine du logement. 1988 CrĂ©ation de la Fondation AbbĂ© Pierre pour le logement des DĂ©favorisĂ©s, reconnue d'utilitĂ© publique en 1992. 1991 PentecĂŽte jeĂ»ne Ă l'Ă©glise Saint Joseph de Paris, avec les "dĂ©boutĂ©s du droit d'asile" qui font une grĂšve de la faim dans l'indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Il part en retraite chez les Compagnons d'EmmaĂŒs Ă Esteville, prĂšs de Rouen. 1992 Promu Grand officier de la LĂ©gion d'Honneur, il repousse cette distinction avec fracas. 1993 L'abbĂ© Pierre Ă©crit au prĂ©sident François Mitterrand pour rĂ©clamer une intervention militaire en Bosnie-herzĂ©govine. 1994 Quarante ans aprĂšs son premier cri pour les sans-logis, l'abbĂ© lance un nouvel appel, dirigeant sa colĂšre non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impĂ©ritie en matiĂšre de logement des plus dĂ©munis. Il publie "Testament". 2001 Remise des insignes de Grand Officier de la LĂ©gion d'Honneur par le PrĂ©sident de la RĂ©publique. 2004 ClassĂ© en tĂȘte des personnalitĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©es des Français, il obtient Ă sa demande de ne plus figurer dans le sondage IFOP-JFDD. 2005 Publie "Mon Dieu⊠pourquoi".AbbĂ©Pierre France 2012 La Monnaie de Paris frappe cette annĂ©e une seconde piĂšce de 2⏠commĂ©morative, en cĂ©lĂ©brant les 100 ans de la naissance de lâabbĂ© Pierre. PersonnalitĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ©e des Français, lâabbĂ© Pierre compte parmi les hommes majeurs du XXe siĂšcle.
- 4 aoĂ»t 2012 - L'ABBĂ PIERRE AURAIT EU CENT ANS Ce dimanche 5 aoĂ»t marque le centenaire de la naissance de lâabbĂ© Pierre, dont le combat a bousculĂ© les consciences action perdure Ă travers la fondation qui porte son nom et de multiples communautĂ©s ou associations. LâannĂ©e 1912 devrait ĂȘtre marquĂ©e dâune pierre blanche par tous ceux qui se battent contre la mal-logement et qui veulent donner un toit Ă ceux qui nâen ont pas. SacrĂ©e coĂŻncidence, en effet, cette annĂ©e-lĂ fut non seulement celle de la naissance du logement social, mais aussi celle de lâabbĂ© Pierre, Ă Lyon ». Pendant prĂšs de soixante ans, lâhomme de lâhiver 1954 a menĂ© un combat sans faille au service des plus dĂ©munis, des sans logis et des sans papiers. En France dâabord, avec la crĂ©ation de la premiĂšre communautĂ© des chiffonniers dâEmmaĂŒs, puis dans le monde entier. Un grand rassemblement est prĂ©vu Ă Esteville en France, dernier lieu de vie de lâabbĂ© Pierre. La messe tĂ©lĂ©visĂ©e sera cĂ©lĂ©brĂ©e dans le parc du centre de l'abbĂ© Pierre et retransmise en direct sur France 2. Depuis 2007, la commune dâEsteville est devenue un lieu de pĂšlerinage. Elle a Ă©tĂ© le lieu dâimplantation de lâune des premiĂšres maisons dâaccueil de la communautĂ© EmmaĂŒs, créée dans les annĂ©es 1960. Entre 1991 et 1999, Esteville a Ă©tĂ© le lieu de rĂ©sidence de lâabbĂ© Pierre. Des milliers de personnes se rendent chaque annĂ©e sur sa tombe et visitent le centre abbĂ© Pierre-EmmaĂŒs inaugurĂ© en janvier dernier. LâabbĂ© Pierre fut, pendant des annĂ©es, la personnalitĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e des Français. Il nâĂ©tait pas seulement un prĂȘtre exceptionnel, dĂ©fenseur des pauvres et des exclus. Il Ă©tait devenu, au fil des annĂ©es, la voix de notre conscience. Pour marquer cet anniversaire, un ouvrage composĂ© de documents inĂ©dits de lâAbbĂ© Pierre a Ă©tĂ© publiĂ©. Il offre un tĂ©moignage de tout premier plan sur la vie intime, les combats, les espoirs et les colĂšres de celui qui fut de tous les combats contre la misĂšre et lâinjustice. source Apic Retour aux dĂ©pĂȘches retour Ă la page d'accueil